Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 261 —

jettis nos grands écrivains, et par quels procédés ils ont créé cette langue forte et douce, simple et grande, énergique et souple, qui se prête sans efforts aux abstractions de la philosophie et à tous les écarts d’une poésie capricieuse, qui conserve sans contrainte la dignité de l’histoire, et laisse tout leur charme aux fictions du roman, qui s’élève aux accents inspirés de l’éloquence la plus haute, et se plie à toutes les ingénieuses évolutions d’une causerie pleine de grâce et de délicatesse.

C’est l’art tout entier du génie qui se révèle par ces simples et sèches études de grammaire. La langue bien comprise, quel secret reste sans indication, quel procédé sans explication positive ? Il faut suivre M. Darolles dans ces observations fines, dans ces rapprochements inattendus, dans ces exemples si bien choisis, et si justement multipliés, pour comprendre ce que de jeunes intelligences, doivent trouver de substance dans ces études, et de ressources dans leurs applications. Tout ce qui a été vu précédemment est rappelé, présenté sous un aspect nouveau, justifié et mis en relief par la comparaison. Des notes qui tiennent le milieu entre deux excès, et qui ne sont jamais inutiles, ni jamais embarrassées d’une pesante érudition, complètent fort bien les chapitres, et permettent aux plus studieux des élèves, de se rendre compte de tout.

Plus on pénétre le mécanisme intérieur d’une langue, plus on est étonné de ce qu’elle renferme, et plus on reste frappé d’admiration en présence de ce merveilleux instrument qui multiplie la puissance de l’homme. Il faut donc remercier les savants modestes, mais éminemment utiles, qui veulent bien consacrer leur temps et leur expérience, à rendre cette combinaison plus accessible aux jeunes gens. Ils contribuent ainsi, non pas seulement à donner plus de facilité aux études, mais plus de profondeur. La mesure qui prescrit pour les classes de quatrième et de troisième, un cours comparé de grammaire, est un élé-