Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/280

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M. l’abbé Flottes conclut en ces termes son appréciation sur cet ouvrage : « L’autorité de la raison n’est pas anéantie. La part qui lui est faite est digne d’elle. La raison est une préparation nécessaire à la foi ; le domaine des sciences physiques et naturelles appartient à elle seule ; son concours est réclamé pour les sciences morales, et on ne peut pas lui imposer l’obligation de donner son assentiment à ce qui est évidemment contraire à ses lumières. »

Le Traité philosophique de la faiblesse de l’esprit humain, a pour but de montrer que la philosophie qui s’abstient de tout assentiment dogmatique, est moins opposée au christianisme qu’on ne le pense. Ce traité a trois livres. Huet veut établir dans le premier, que l’esprit humain ne peut connaître la vérité avec une parfaite et une entière certitude. Il se propose, dans le second, d’expliquer exactement qu’elle est la plus sûre et la plus légitime voie de philosopher. Il réfute, dans le troisième, un certain nombre d’objections, et il fait observer à ce propos, qu’un des grands avantages de sa philosophie, c’est d’être fortement confirmée par les objections qui détruisent les autres systèmes.

Après l’examen détaillé de ces quatre ouvrages qui renferment les questions les plus hautes et les plus controversées de la philosophie, M. l’abbé Flottes résume la substance de chacun d’eux, et fait la part du vrai et du faux. Il constaté que Huet n’est pas un théologien, qu’il ne peut pas être placé au premier rang parmi les philosophes, mais que ce serait une calomnie de le considérer comme pyrrhonien.

Sous le titre modeste d’Étude, M. l’abbé Flottes a fait revivre la figure un peu oubliée ou trop sévèrement jugée du savant Huet. Il l’a présentée, non pas telle que la fantaisie peut l’imaginer, ou que la prévention peut la faire, mais telle qu’elle doit se dégager de l’exposition complète de ses sentiments et de ses opinions. C’est un procédé as-