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Ces œufs avaient été placés dans du sable sec, à un endroit convenablement exposé. Deux mois après (20 août), un second œuf ouvert, montre un petit complètement formé, long d’environ 25 millimètres, présentant très distinctement ses membres, sa queue et toutes les pièces de sa carapace, dont chacune portait déjà la tache noire que l’on voit dans les individus adultes. La tête n’était pas en proportion avec le développement du reste du corps.

Une troisième expérience fut faite le 15 octobre. Le progrès de l’incubation était encore plus manifeste. La tortue occupait presque en entier la capacité de l’œuf, et elle ne différait en rien d’un individu vivant. Seulement, sa carapace était rugueuse et chargée de petites aspérités. L’absorption du vitellus était presque achevée, et l’éclosion de tous les petits semblait assurée. Malheureusement, la température s’abaissa subitement de plusieurs degrés pendant les deux nuits suivantes. L’embryon complètement développé et par conséquent plus sensible, ne pouvait supporter un aussi brusque changement. Les œufs furent alors portés dans un lieu chauffé. Probablement l’embryon était déjà mort. Peut-être aussi, la non réussite tient-elle à ce qu’ils ne furent pas uniformément chauffés.

Il résulte de cerre expérience que les œufs de la tortue mauresque peuvent être fécondés dans nos contrées, et que leur éclosion sera assurée, toutes les fois que les circonstances atmosphériques le permettront, c’est-à-dire lorsque, vers la fin de l’incubation, il ne surviendra pas de trop brusque abaissement de température. Mais le point le plus remarquable qui reste constaté après cette observation, c’est la durée excessive de cette incubation naturelle.


M. C. VALETTE lit une note sur le daguerréotype considéré dans ses rapports avec les arts d’imitation.

Le daguerréotype est-il utile à l’art du dessin ? Quels sont les avantages qu’il peut lui procurer ?

Ces deux questions ont une importance réelle, non pas seulement au point de vue du métier, comme on l’a trop dit, mais au point de vue autrement sérieux, autrement important de l’art.