Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/23

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fastidieuses énumérations, il y a encore le danger de ne trouver aucun sujet digne de l’attention que vous voulez bien prêter à cette première manifestation annuelle de nos sentiments de reconnaissance. Je prenais donc tacitement, avec moi-même, la résolution de me renfermer dans un silence complet, lorsque deux circonstances sont venues me tirer de peine, en donnant un cours différent à mes idées.

La première, née pendant la distribution ou le classement des brochures adressées par plusieurs institutions littéraires du genre de la nôtre, a reporté mes souvenirs sur la manière dont M. Azaïs inaugurait tous les ans, à Béziers, le renouvellement de ses fonctions de président de la Société archéologique. Après quelques mots de bienveillance ou d’abandon, adressés à ses honorables collègues, il abordait directement une question de linguistique ou d’histoire ; il la traitait dans toute son étendue, avec l’autorité qui s’attachait à son savoir profond, à sa forte érudition, à sa connaissance parfaite d’un pays que, pendant 22 ans d’études spéciales, il avait su révéler à lui-même.

Je n’ai pas les mêmes avantages de talent et de science que M. Azaïs ; mais je suis animé des mêmes intentions. Si je ne puis, comme lui, doter ma ville natale de la statue d’un grand personnage, due au ciseau du célèbre sculpteur David d’Angers, du buste de Vanière de la même main, d’un commencement de musée d’antiquités, d’une bibliothèque bien classée et bien composée, je puis, du moins, déclarer que là tendent tous mes efforts, d’accord avec les vôtres. En attendant, permettez-moi de m’inspirer des actes du président que j’ai pris pour modèle, en commençant cette année de nos travaux par une lecture.

Une seconde circonstance est venue inopinément m’en fournir le sujet. C’est le mémoire communiqué à la Société par M. Canet, secrétaire, au nom de M. Alibert, son auteur. Ce mémoire, vous le savez, a pour objet d’établir historiquement le passé du château de Roquecourbe. Il est clair, précis, méthodique, c’est-à-dire qu’il réunit, à mon avis, les qualités d’une bonne monographie. En pensant à cela, tout en partageant l’intérêt que je vous ai vu attacher au travail de M. Alibert, j’ai songé à transporter sur un même point, le même esprit de recherches locales, de manière à arriver ainsi plus tôt ou plus tard, à l’histoire ana-