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Durfort, marquis de Duras. Il mourut en 1667. C’est à lui que l’on doit la restauration du château de Lacaze, qui subsistait encore à peu près intact, au commencement du XIXe siècle.

Situé sur la partie orientale d’un mamelon, au haut duquel s’élève la petite église de Saint-Jean-del-Frech, ce château domine les détours de la rivière du Gijou, se présente en face de riches et belles prairies, et offre tous les avantages d’une position forte, avec les agréments d’une situation pittoresque. Il avait trois tours rondes. Celle du milieu, plus élevée que les autres, servait de donjon. Elles portaient toutes l’écusson armorié de la maison de Malause et de celle de Châlons écartelé : le champ d’azur aux trois fleurs de lys d’or, et les trois épis d’or sur champ d’argent.

Dans la direction du midi, le château était précédé d’une cour dont la porte extérieure fortifiée, renfermait un corps-de-garde et était défendue par des fossés très-profonds, que l’on passait sur un pont-levis.

L’habitation n’avait aucun caractère particulier. Elle supposait par sa construction l’époque de Henri III, mais sans ornements. Les pièces intérieures n’étaient pas belles, mais elles étaient de vaste dimension, et semblaient attester par là plutôt que par tout autre signe, la grandeur du maître.

Les accessoires du château, renfermés dans une même enceinte formée de murailles à créneaux et à mâchicoulis, étaient destinés à l’habitation des nombreuses personnes attachées au service de la maison de Malause. Le mobilier était abondant, commode, mais peu somptueux : et Louis de Bourbon, marquis de Malause, comte de Lacaze, Vabre, Viane et Gijounet, baron de Chaudesaigues, seigneur de Favars, Saint-Germain, Las Vergnes, Roumégous, Cadoulle, Réalmont, Las Graisses et Rouquayrols, capitaine des chasses de Sa Majesté en Auvergne et en Languedoc, riche de 56,000 livres de revenu, vivait dans son château avec toutes les commodités de la vie et une profusion véritable, mais sans ces inutiles superfluités qui sont le caractère des habitations de nos jours. La chasse et la pêche fournissaient sa table : et après l’abondance qui était son seul luxe, il aurait pu cependant étaler 436 livres de vaisselle d’argent, ainsi qu’il résulte d’un inventaire détaillé dans lequel toutes ces indications sont fournies.