Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/27

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ajoutait à son patrimoine toutes les possessions de l’illustre maison de Cardaillac. Son orgueil s’en accrut : il refusa de produire les lettres de noblesse devant les commissaires du roi, et voulut même supprimer la barre significative de son écusson. Un arrêt du Châtelet vint mettre fin à ces prétentions.

Le dernier représentant de cette illustre maison fut Louis-Auguste, colonel du régiment d’Agenois, infanterie.

Il vécut et mourut à Castres dans l’hôtel Frascaty, bâti peu de temps auparavant, par M. Gauthié de Boisset. Ses restes furent portés dans l’église de Lacaze, et renfermés dans un mausolée en marbre noir. Ils furent jetés au vent au moment de la révolution, moins peut-être par un sentiment de haine, que par un sentiment de cupidité. On fit servir à des usages domestiques le métal que renfermait son mausolée.

Au nom de Louis-Auguste se rattachent diverses anecdotes qui font peu d’honneur à son caractère et à ses habitudes. Sa succession fut recueillie par la comtesse de Poitiers, seigneuresse de Lacaze et de Labruguière. À sa mort, le duc d’Escars obtint les titres honorifiques des Malause, et les biens furent distribués aux proches parents de la dernière héritière.

M. A. Combes termine ainsi :

Voilà l’histoire de la maison seigneuriale des Bourbons de Malause, d’après ses derniers rapports avec le pays Castrais : voilà les faits à l’aide desquels on peut étudier le rôle de ces hauts et puissants seigneurs, nobles par leur extraction, plutôt que par la volonté du prince ; voilà, Messieurs, comment j’ai voulu profiter de cette première réunion, afin d’apporter une nouvelle pierre à l’édifice intellectuel que nous cherchons à élever, en liant la gloire de nos ancêtres, à la bonne renommée qui peut un jour se répandre sur leurs descendants.

Mais pour cela, Messieurs, nous avons besoin d’être entendus, d’être compris, d’être appréciés suivant nos intentions. Celui qui voudrait voir en nous des littérateurs désœuvrés, faisant de l’art pour l’art, contemplant avec admiration ou rejetant avec dédain les événements du passé, sans autre pensée que