Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/390

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et par les déclarations du Gouvernement, que leur théorie est un mensonge économique.

Lorsque M. Pouyer-Quertier s’en vint, dans la dernière session du Corps législatif, critiquer le traité de commerce, établir, avec des montagnes de chiffres, l’énormité de notre déficit, lorsqu’il fit voir que dans ce traité, digne pendant de ceux de 1786 et 1717, tout était bénéfice pour l’Angleterre, tout désavantage pour nous ; comment, à mesure que l’importation augmentait de notre côté, diminuait en même temps, et le travail, et la somme des salaires, et la sécurité des ouvriers ; l’alarme fut au camp, les figures étaient piteuses. Qu’allait devenir l’infaillibilité gouvernementale, si la situation dénoncée par M. Pouyer-Quertier se maintenait encore un ou deux ans ?… Alors on ne se moquait pas du vieux préjugé concernant la balance du commerce : que n’eût-on pas donné pour l’avoir au moins égale ? On ne traitait pas le grand Colbert, fondateur de l’industrie et du commerce français, créateur de toutes les magnificences de Louis XIV, de petit génie, pour avoir entouré cette industrie naissante de tant de protection. On ne plaisantait pas avec ces énormes sorties de numéraire. Que fut-il donc répondu au député de Rouen ? Lui dit-on que le défaut de réciprocité qui se trahissait à chaque instant dans les applications du Traité était un grief absurde ; que la réciprocité n’était rien, que la liberté était tout ; que ce qui faisait l’excellence du principe sur lequel avait été basé le Traité, c’était justement d’avoir pu dispenser les contractants de toute réciprocité ?… Entrant ensuite dans le détail, fit-on observer à M. Pouyer-Quertier, qu’il avait tort de s’inquiéter du solde