Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/396

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le surcroît de peine que nous nous sommes donné, les risques plus graves que nous avons courus ? Sur quatre-vingt-deux articles dénommés au tableau, il en est dix-sept dont les sorties, au lieu d’augmenter, ont baissé ensemble de trente-deux millions. L’excédant de profit obtenu par les soixante-cinq autres ne doit-il pas venir aussi en dédommagement à ceux-là. Aucune solidarité de ce genre n’existe chez nous entre les diverses industries : loin de là, l’esprit du traité de commerce serait plutôt d’en effacer jusqu’à la trace. Faut-il laisser périr les infirmes ? Ce serait nous amoindrir comme organisme de production. Nous imposerons-nous en leur faveur de nouvelles taxes ? Ce serait de la protection. — Et notre marine, où en est-elle ? La laisserons-nous tomber, faute d’un fret rémunérateur ? Mais nous tenons à notre marine de guerre, et une marine de guerre est impossible sans une marine de commerce. Donc, nous ajouterons au fret demandé par les navires anglais tant pour cent de prime aux navires indigènes, afin qu’ils puissent soutenir la lutte. Mais c’est de la protection. Nous payerons une prime à nos pêcheurs : toujours de la protection. — Encore si le succès, tel quel, de 1863, pouvait nous garantir celui des années suivantes. Mais rien n’est plus journalier que le commerce ; l’avantage obtenu cette fois peut être perdu l’année prochaine, de sorte que, sans parler des chômages, de la pléthore, de la surproduction, des crises et banqueroutes, nous vivons, du fait seul de la concurrence, dans de perpétuelles alarmes. »

Voilà ce que M. Pouyer-Quertier et ses amis seraient en droit d’objecter et à quoi il faudrait répondre, avant de se