Page:Proudhon - De la Capacité politique des classes ouvrières.djvu/49

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A moins d’événements exceptionnels, venant brusquement déplacer hommes et choses, c’est donc d’après la légalité existante que nous devons raisonner, surtout en face d’un pouvoir qui, s’il prenait fantaisie à qui que ce fût de s’en écarter, serait en droit et aurait les moyens de l’y contraindre.

Eh bien ! que ressort-il pour l’Opposition, pour la Démocratie, pour le Pays et pour le Gouvernement, de cette légalité combinée avec les votes de 1863 et 1864 ? Qu’avons-nous à en attendre au point de vue des attractions populaires, des libertés publiques et du progrès ?

Les élections de 1857 avaient porté le nombre des représentants démocrates à 5 ; il est maintenant, sauf erreur, de 15. En réunissant à ce groupe imperceptible, mais bruyant, les députés conservateurs élus en dehors de l’action démocratique et du patronage administratif, on arrive, dans les grands jours, à une minorité de 35 environ sur 283. Telle est en ce moment la puissance légale, constitutionnelle, de l’Opposition. Qu’avons-nous à attendre, d’ici à 1869, de l’efficacité de cette Opposition, de plus que ce que nous avons obtenu des Cinq, de 1857 à 1863 ? Absolument rien : loin de là, je dis que, par ce jeu régulier de la Constitution de 1852 pendant dix-sept années consécutives, l’établissement impérial, à moins d’une débâcle imprévue, produite par des causes extra-légales, aura dû naturellement se consolider.

Mais supposons qu’en 1869 le chiffre des députés de l’Opposition s’élève d’une quantité proportionnelle à l’accroissement qu’il a reçu en 1863-64, c’est-à-dire au septuple, hypothèse que l’on peut considérer comme très--