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pure, quantité, qualité, relation, modalité : en tout six. Le concept transcendental de nombre, division ou diversité, qui engendre la série et ses dépendances, a disparu dans ces quatre classes, qui toutes le supposent, et où il est facile de le reconnaître. En effet, quantité, qualité, rapports et modes ne se conçoivent que d’un objet nombre, divisé, différencié, sérié, figuré ; bien plus, ne peuvent affecter que des séries.

Le concept de nombre ou division, générateur de la loi sérielle, ayant donc été omis dans l’esthétique transcendentale, il y eut une lacune entre les concepts de l’entendement et ceux de la raison ; puis, les catégories de substance et de causalité disparaissant sous une fiction logique, et la série se produisant sous le nom de modalité, au lieu du développement ternaire :


Espace, ............................... Temps, ............................... Nombre,
Substance, ............................... Cause, ............................... Série,
Quantité, ............................... Qualité, ............................... Modalité,

on obtint par cette soustraction une série binaire redoublée :

Espace, ————— Temps,
Quantité, Qualité, — Relation, Modalité.


Kant observe que les catégories de la raison pure se divisent en deux parties, l’une qu’il nomme catégories mathématiques, quantité et qualité ; l’autre, catégories dynamiques, relation, modalité. Cette distinction s’explique d’elle-même : les quatre classes de concepts étant soumis à l’influence secrète de la série, qui les précède dans l’ordre ternaire, la série les détermine nécessairement selon qu’on la considère elle-même, d’une part, dans ses éléments et ses formes ; de l’autre, dans sa puissance et ses propriétés (§ vii).

Kant aurait pu remarquer de même que la première division est gouvernée par le concept d’espace et la seconde par le concept de temps. La raison de ces analogies se trouve dans l’origine, ou, si l’on aime mieux, dans la cause occasionnelle de ces deux concepts, donnés, l’un par la perception des corps (étendus et figurés), l’autre par la perception des phénomènes, du mouvement et de la vie. Pour le lecteur intelligent, je n’ai pas besoin d’insister davantage.

Enfin, au delà des classes, Kant abandonne la distribution par deux et par quatre, et revient à la distribution par trois :