difficulté. Des éléments absolutistes, tels que furent dès le temps des apôtres les chaires épiscopales, ne pouvaient aboutir qu’à une concentration absolutiste. De Nicée jusqu’à Trente, l’œuvre s’est poursuivie sans relâche ; à présent la théorie ultramontaine règne sans opposition. Pie IX, lors de la promulgation du dernier mystère, a fait acte d’infaillibilité personnelle : Bellarmin triomphe, Bossuet est condamné. Toute la chrétienté en a tressailli : catholiques, a-catholiques et néo-catholiques ont senti le coup suprême que l’Église venait de porter à la morale des peuples, à la liberté….
Calomnie ! s’écrie à ce mot M. de Montalembert : l’Église est amie de tous les gouvernements, et des gouvernements libres plus que des autres ; elle n’a de préférence pour aucune forme, elle les admet toutes, et n’en condamne aucune.
Entendons-nous. S’il s’agit de la partie purement temporelle du gouvernement social, de celle que l’Église nomme épiscopat du dehors, et au sujet de laquelle elle est bien forcée de faire à la susceptibilité des peuples des concessions, sans doute la forme lui soucie peu. Qu’importe la monarchie ou la république, si au demeurant l’État est soumis à l’Église, comme le demande l’autorité spirituelle, et comme le prescrit la rigueur du dogme ? Tout est là : l’honnête et simple foi de la Belgique constitutionnelle ou de la Suisse républicaine est sans doute plus agréable au Saint-Siége que le despotisme du tzar Alexandre ; mais qui oserait nier aussi qu’il ne préfère le gouvernement du roi de Naples, Ferdinand le Bombardeur, à celui de Victor-Emmanuel, l’absolutisme autrichien à nos chartes de 1814 et 1830 ?
La vraie question ici est de savoir quelles formes affecte de préférence le gouvernement sacerdotal, puisqu’il est le gouvernement type, celui qui doit absorber,