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paternité ? qu’est-ce que la famille ?… Nos moralistes, qui nous prêchent les vertus domestiques, ont oublié de nous donner la définition de toutes ces choses.

Qu’est-ce que l’amour dans la vie sociale de l’homme ? que vaut-il ? que mérite-t-il ? comment nous commande d’en user avec lui la Justice ?

Qu’est-ce que la femme, dans la famille et dans la société, et pourquoi cette distinction de sexes entre les personnes ? La femme est-elle ou non l’égale de l’homme ? Dans le premier cas, à quoi bon ce double emploi ? Dans le second, de quoi sert-elle ? La femme, maternité à part, a-t-elle une signification, une fonction propre dans le monde moral ? Y compte-t-elle, et pour combien ?

Qu’est-ce que le travail ? qu’est-ce que la propriété ? qu’est-ce que l’idéal ? qu’est-ce que la tolérance ? qu’est-ce que la peine ?… Qu’ont de commun toutes ces choses avec la Justice ?

Qu’est-ce que la mort ? Elle nous cause assez d’ennui pour que nous en sachions quelque chose. Nous dira-t-on éternellement qu’elle est la cessation des phénomènes qui constituent la vie, comme la vie est l’ensemble des phénomènes qui empêchent la mort ? ou bien, avec les prêtres, qu’elle est la porte de l’éternité ? La mort coupe-t-elle la Justice, comme elle coupe le fil des existences ?

Qu’entend-on par sanction morale ? Est-elle dans l’humanité ou hors l’humanité ? Que de difficultés dans le premier cas ! que de doutes dans le second !

Qu’est-ce que la religion ? qu’est-ce que la prière ? qu’est-ce que Dieu ? La religion est-elle éternelle ou