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Donc,

Déterminer les principes d’application de la Justice, aux lieu et place du hasard, de la fraude et de la violence, à tous les faits de la vie sociale qui intéressent l’homme en tant qu’agent de production ou travailleur,

Telle est pour moi la question. Ce que les études précédentes nous ont révélé des effets de la Justice, dans son application aux choses humaines, nous permet d’entrevoir déjà dans cette manière de poser la question une portée et une certitude que ne comportait point la formule fameuse du Droit au travail.

Et puisque nous avons pris pour méthode, dans nos investigations juridiques, de suivre le fil de l’histoire, nous diviserons la question suivant notre habitude :

1. Qu’a fait la religion pour le travailleur, dans l’antiquité et jusqu’aux temps modernes ? Qu’était-il de sa nature de faire ? que pourrait-elle faire encore ? Une religion du travail est-elle possible ?

2. Quelle est la pensée de la Révolution ?


CHAPITRE PREMIER.

De la liberté du Travail. — Conclusions contradictoires de l’école fataliste et de l’école libérale.

III

Étudié dans son essence, et indépendamment de toute considération de morale et de droit, le travail est dans le même cas que sa division : c’est un principe à double tranchant, produisant, dans la condition actuelle de la société, autant de mal que de bien ; ce qui réduit son utilité pour la multitude à zéro, ou même la convertit en perte réelle.