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DIXIÈME ÉTUDE


AMOUR ET MARIAGE


Monseigneur,


J’aborde une question que le vœu de continence a de tout temps rendue chère aux personnes engagées dans les ordres, et qui m’attirera, j’en ai peur, parmi le monde dévot, bien des lecteurs et des lectrices. Je vais parler de l’amour, sous toutes les formes ; de la société conjugale, dans ce qu’elle a de plus intime, et j’aurai à faire d’étranges révélations.

Que le Séraphin qui purifia les lèvres du prophète daigne toucher aussi les miennes, afin que dans cet érotique sujet, sur lequel mes études ne m’ont pas habitué à discourir, il ne m’échappe rien qui en échauffant les sens scandalise les âmes, et que ma parole reste chaste comme le regard du médecin, comme le scalpel de l’anatomiste.

I

Commençons par ce qui me regarde.

La souillure que mon biographe a essayé de jeter sur ma vie, le respect que je dois aux miens, la nature même du reproche, sur lequel le public est en droit d’exiger que je m’explique dogmatiquement : tout ici justifie cette intervention de ma personne.