Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 3.djvu/206

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riage à l’heure juste où l’humanité partout ailleurs la répudie : quelle découverte !

Les motifs sur lesquels s’appuie cette conjecture sont :

7. Les solennités du mariage, ou les noces, instituées par toute la terre, dans un but apparent de réjouissance et comme une excitation au plaisir, mais dont l’objet réel est de conférer aux époux je ne sais quelle dignité juridique et religieuse, juris humani et divini communicatio, et dans lesquelles les familles des conjoints et la société tout entière interviennent ;

8. Les prérogatives assurées à l’épouse, et les devoirs, parfois d’une rigueur excessive, qui lui sont imposés : devoirs et prérogatives dont la signification constante, malgré toute la diversité et l’arbitraire des formules, est que la femme, nonobstant l’infériorité relative de son sexe, est déclarée membre du corps social ;

9. La distinction des personnes, des conditions et des races, dans le choix des époux et épouses et la formation des couples conjugaux ;

10. Enfin, le principe de monogamie indissoluble qui se dégage de plus en plus, à mesure que la civilisation se développe, et se pose comme condition sacramentelle du mariage.

Or, à moins que nos axiomes ne soient faux et nos définitions erronées, il faut admettre à priori que toutes ces institutions, dont le rit varie à l’infini, sont les formes par lesquelles l’homme et la société tendent spontanément à constater le rapport secret de la génération et de l’amour avec la Justice. La tâche dit philosophe se réduit donc à pénétrer le sens de ces manifestations, à en déduire les motifs cachés et en formuler la théorie.

Je passe sur les cérémonies nuptiales, ainsi que sur la condition civile et domestique que la législation des différents peuples a faite aux femmes. Cette recherche, de