Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 3.djvu/341

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tolérance ; le stupre et l’inceste souiller la famille, et le prêtre, après avoir répudié sa concubine, entrée dans son lit avec la bénédiction de l’Église, chercher dans des réalités sacriléges un soulagement au mysticisme qui le dévore.

Plût à Dieu que ce fût tout ! Comme les anciens, nous sommes arrivés aux dernières aberrations de l’idéalisme ; et si le crime de sodomie est poursuivi par nos lois, le commerce n’en est pas moins florissant, et comme chez les anciens il a trouvé des apologistes. De la naissance à la mort nous voguons sur le fleuve de Tendre entre les deux extrêmes de l’amour divin et de l’amour unisexuel, le premier enseigné aux petites filles à leur première communion, le second révélé aux adolescentes par les romans.

Les extraits suivants sont pris dans un livre de prières approuvé par Mgr l’archevêque de Rouen et imposé aux enfants des deux sexes par les curés du diocèse ; ce n’est pas le style de Bossuet, mais c’en est l’idée :

« Acte de désir. — Oh ! venez, le bien-aimé de mon cœur, chair adorable, ma joie, mes délices, mon amour, mon Dieu, mon tout !

« Mon âme impatiente languit vers vous, soupire après vous, vous souhaite avec ardeur, mon trésor, mon bonheur, ma vie, mon tout.

« Acte d’amour. — J’ai donc enfin le bonheur de vous posséder ! Embrasez-moi, brûlez, consumez mon cœur de votre amour. Mon bien-aimé est à moi ! Jésus se donne à moi ! Je vous aime de toute mon âme ; je vous aime pour l’amour de vous.


Après les actes viennent les cantiques, composés la plupart sur des airs mondains, que l’eucologe a soin d’indiquer.