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ONZIÈME ÉTUDE


AMOUR ET MARIAGE — SUITE.


CHAPITRE PREMIER.

La Femme.


Monseigneur,


Vous allez être bien surpris : après vous avoir si longtemps combattu, j’éprouve le besoin de recourir à votre assistance et de me placer sous votre autorité. Il s’agit d’une question bien autrement scabreuse que toutes celles que nous avons épuisées, et qui peut nous attirer à l’un et à l’autre beaucoup de désagrément : je veux parler de la qualité, valeur et dignité de la femme.

Vous qui, tout en prêchant avec l’Apôtre l’infériorité de la femme vis-à-vis de l’homme, déclaré par vous chef de la communauté, jouissez du privilége de vous faire écouter de ce sexe susceptible, vous seul pouvez trouver des paroles qui aillent à son cœur. Nous autres, maris et pères, par cela même que nous sommes les maîtres, on nous tient pour suspects, on ne nous écoute pas.

Puis donc que mon incrédulité ne me permet pas d’invoquer pour moi-même les lumières de l’Esprit saint, priez-le pour vous, Monseigneur, et que la Sainte Vierge vous soit en aide ! Ave Maria.