Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/118

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dans l’ordre économique : voici en deux mots en quoi consistent ces réformes.


De même qu’au point de vue politique, deux ou plusieurs États indépendants peuvent se confédérer pour se garantir mutuellement l’intégrité de leurs territoires ou pour la protection de leurs libertés ; de même, au point de vue économique, on peut se confédérer pour la protection réciproque du commerce et de l’industrie, ce qu’on appelle union douanière ; on peut se confédérer pour la construction et l’entretien des voies de communication, routes, canaux, chemins de fer, pour l’organisation du crédit et de l’assurance, etc. Le but de ces fédérations particulières est de soustraire les citoyens des États contractants à l’exploitation capitaliste et bancocratique tant de l’intérieur que du dehors ; elles forment par leur ensemble, en opposition à la féodalité financière aujourd’hui dominante, ce que j’appellerai fédération agricole-industrielle.


Je n’entrerai à ce sujet dans aucun développement. Le public, qui depuis quinze ans a plus ou moins suivi mes travaux, sait assez ce que je veux dire. La féodalité financière et industrielle a pour but de consacrer, par la monopolisation des services publics, par le privilége de l’instruction, la parcellarité du travail, l’intérêt des capitaux, l’inégalité de l’impôt, etc., la déchéance politique des masses, le servage économique ou salariat, en un mot, l’inégalité des conditions et des fortunes. La fédération agricole-industrielle, au contraire, tend à approximer de plus en plus l’égalité par l’organisation, au plus bas prix