Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/121

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Ainsi, chose admirable, la zoologie, l’économie politique et la politique se trouvent ici d’accord pour nous dire la première, que l’animal le plus parfait, le mieux servi par ses organes, conséquemment le plus actif, le plus intelligent, le mieux constitué pour la domination, est celui dont les facultés et les membres sont le mieux spécialisés, sériés, coordonnés ; — la seconde, que la société la plus productive, la plus riche, la mieux assurée contre l’hypertrophie et le paupérisme, est celle où le travail est le mieux divisé, la concurrence la plus entière, l’échange le plus loyal, la circulation la plus régulière, le salaire le plus juste, la propriété la plus égale, toutes les industries le mieux garanties les unes par les autres ; — la troisième, enfin, que le gouvernement le plus libre et le plus moral est celui où les pouvoirs sont le mieux divisés, l’administration la mieux répartie, l’indépendance des groupes la plus respectée, les autorités provinciales, cantonales, municipales, le mieux servies par l’autorité centrale ; c’est, en un mot, le gouvernement fédératif.


Ainsi, de même que le principe monarchique ou d’autorité a pour premier corollaire l’assimilation ou incorporation des groupes qu’il s’adjoint, en autres termes la centralisation administrative, ce que l’on pourrait appeler encore la communauté du ménage politique ; pour second corollaire, l’indivision du pouvoir, autrement dit l’absolutisme pour troisième corollaire, la féodalité terrienne et industrielle ; — de même le principe fédératif, libéral par excellence, a pour premier corollaire l’indépendance administrative des localités ralliées ; pour second corollaire