Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/261

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il s’est prononcé, au moins en politique, pour l’Unité, sans réfléchir que la liberté dont il prétendait suivre la tradition de même que la philosophie, c’est la séparation. Le résultat a été que, bon gré malgré, il est retombé dans le jacobinisme.


Le Temps a bien voulu consacrer quelques articles à discuter mon opinion sur l’Italie : j’attendais de lui quelque chose d’original. Qu’a-t-il trouvé pour sa part ? Rien que ce que lui a fourni la démocratie tant officielle que non-officielle. Le Temps se déclarant, sans plus ample examen, unitaire, aussi bien pour l’Italie que pour la France, aussi bien pour l’Amérique que pour l’Italie, s’est mis purement et simplement à la queue du parti démocratique ; il a suivi les vues et les intérêts de ce parti ; il n’a pas su ou n’a pas osé être lui-même ; il a fait nombre, côte à côte de MM. Guéroult, Havin et Peyrat, et cela gratuitement ; il ne peut pas même dire aujourd’hui : Nos numerus sumus et fruges consumere nati ; car on doute que ce journal décoloré ait reçu ni décoration ni pension.


Et d’abord le Temps, raisonnant à la suite, s’est déclaré pour le royaume. À qui a-t-il voulu faire hommage de son suffrage désintéressé ? Comment l’unité italienne est-elle mieux venue de lui que la fédération ? Le fait est que le Temps, obéissant à la séduction des nationalités, s’est laissé aller sans autre examen au courant démocratique. Il parle du principe fédératif comme d’une forme de gouvernement indifférente, inférieure même, que l’on est maître d’accepter ou de rejeter, ad libitum : en quoi il a prouvé simplement