Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/30

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ques, tous les systèmes de gouvernement, la fédération y comprise, peuvent se ramener à cette formule, le Balancement de l’Autorité par la Liberté, et vice versâ ; c’est en conséquence que les catégories adoptées depuis Aristote par la multitude des auteurs et à l’aide desquelles les gouvernements se classent, les États se différencient, les nations se distinguent, monarchie, aristocratie, démocratie, etc., ici la fédération exceptée, se réduisent à des constructions hypothétiques, empiriques, dans lesquelles la raison et la justice n’obtiennent qu’une satisfaction imparfaite ; c’est que tous ces établissements, fondés sur les mêmes données incomplètes, différents seulement par les intérêts, les préjugés, la routine, au fond se ressemblent et se valent ; qu’ainsi, n’était le mal-être causé par l’application de ces faux systèmes, et dont les passions irritées, les intérêts en souffrance, les amours-propres déçus s’accusent les uns les autres, nous serions, quant au fond des choses, très-près de nous entendre ; c’est enfin que toutes ces divisions de partis entre lesquels notre imagination creuse des abîmes, toutes ces contrariétés d’opinions qui nous paraissent insolubles, tous ces antagonismes de fortunes qui nous semblent sans remède, trouveront tout à l’heure leur équation définitive dans la théorie du gouvernement fédératif.


Que de choses, direz-vous, dans une opposition grammaticale : Autorité-Liberté !... — Eh bien ! oui. J’ai remarqué que les intelligences ordinaires, que les enfants saisissent mieux la vérité ramenée à une formule abstraite que grossie d’un volume de dissertations et de faits. J’ai