Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/64

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tures ; nous les avons définies en deux mots : Indivision et Séparation.

d) Or, la raison indique que toute théorie doit se dérouler suivant son principe, toute existence se produire selon sa loi : la logique est la condition de la vie comme de la pensée. Mais c’est justement le contraire qui se manifeste en politique : ni l’Autorité ni la Liberté ne peuvent se constituer à part, donner lieu à un système qui soit exclusivement propre à chacune ; loin de là, elles sont condamnées, dans leurs établissements respectifs, à se faire de perpétuels et mutuels emprunts.

e) La conséquence est que la fidélité aux principes n’existant en politique que dans l’idéal, la pratique devant subir des transactions de toutes sortes, le gouvernement se réduit, en dernière analyse, malgré la meilleure volonté et toute la vertu du monde, à une création hybride, équivoque, à une promiscuité de régimes que la logique sévère répudie, et devant laquelle recule la bonne foi. Aucun gouvernement n’échappe à cette contradiction.

f) Conclusion : l’arbitraire entrant fatalement dans la politique, la corruption devient bientôt l’âme du pouvoir, et la société est entraînée, sans repos ni merci, sur la pente sans fin des révolutions.


Le monde en est là. Ce n’est l’effet ni d’une malice sata-