Page:Proudhon - Du principe de l'art et de sa destination sociale.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
248
ÉVOLUTION HISTORIQUE

clamer ; ce sont de vraies artistes. Mais l’orgueil, l’adultère, le divorce et le suicide, remplaçant les amours, voltigent autour d’elles et les accompagnent ; elles les portent dans leur douaire ; c’est pourquoi, à la fin, elles paraissent horribles. Les Casseurs de pierres, au rebours, crient par leurs haillons vengeance contre l’art et la société ; au fond, ils sont inoffensifs, et leurs âmes sont saines.


On a fait je ne sais plus quels reproches aux Demoiselles de la Seine. La seconde figure me paraît, à moi, trop effacée. J’aime, je l’avoue, que tout soit rendu et mis en saillie dans une peinture d’expression ; plus le sens m’en paraît élevé et profond, moins je supporte les négligences. Je bais la pochade. Ces réserves faites, je demande si de telles conceptions ne sont pas dans la vraie donnée de l’art : si ce n’est pas du plus haut idéalisme, de cet idéalisme qui, au lieu de s’ériger en religion, double sa puissance en se mettant au service de la philosophie et de la morale.