Page:Proudhon - Du principe de l'art et de sa destination sociale.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
87
ÉGYPTE : ART TYPIQUE

se livre à l’exercice des armes ou à la délibération des affaires ; les autres ont pris les familles chez elles ou dans leurs distraotions extérieures ; ceux-ci les classes distinguées, ceux-là les classes laborieuses ou les classes excentriques. D’autres ont représenté le milieu où s’agite la vie commune, les mers et les plages, avec les épisodes de l’existence maritime, si chère au pays ; scènes agrestes et scènes de chasse ; les canaux et les ruisseaux, avec des moulins, des barques, des pécheurs ; les villes, places et rues où la population circule avec toute sa variété. Partout l’animation, la vie présente, qui est aussi la vie éternelle, l’histoire du peuple et du pays...

« Ah ! ce n’est plus l’art mystique, s’enveloppant de vieilles superstitions, l’art mythologique ressuscitant de vieux symboles, l’art princier, aristocratique, exceptionnel par conséquent, et consacré uniquement à la glorification des dominateurs de l’espèce humaine. Ce n’est plus l’art des papes et des rois, des dieux et des héros...

«Chez les nations latines, l’art est demeuré suspendu en l’air, au double sommet de l’Église et de la cour, bien au-dessus des fidèles et des sujets. En Italie surtout, et même en France, le pays de la littérature claire, significative, indépendante, on n’a presque jamais fait que de la peinture mystagogique, théologique, mythologique et allégorique, ou de la peinture d’apparat,