Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/231

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commercial ; entre le bailleur de logement et le preneur, il y aurait la même relation, par conséquent la même loi, la même juridiction, qu’entre l’expéditeur d’un colis et le réceptionnaire. En deux mots, le bail à loyer, dépouillant son caractère féodal, serait devenu Acte de commerce.

C’est toujours la loi du contrat et de la réciprocité qui nous régit, à l’exclusion de toute réminiscence gouvernementale.

Maintenant est-il vrai que l’abaissement du prix des loyers, en tant qu’il a pour cause le bas prix des capitaux et des services, est un signe d’augmentation de richesse et de bien-être pour le peuple ?

Est-il vrai que la Société aspire naturellement à cette réduction, et qu’elle n’est frustrée de son désir que par l’anarchie économique où l’a plongée l’ancienne Révolution ?

Est-il vrai, enfin, que depuis trois ans l’idée d’organiser le bon marché des logements s’est produite d’une manière officielle, notamment à l’occasion des Cités ouvrières, dont le premier souscripteur a été M. le Président de la République ?

Si ces faits sont indéniables, légitimes, dignes en tout des vœux du gouvernement et du peuple, il en résulte que la société aspire à changer la constitution de la propriété bâtie, et que si, dès le lendemain de février, elle avait su se placer dans cette direction, si l’impulsion donnée d’en haut avait pu ou su se continuer, nous serions aujourd’hui, quant à ce qui regarde les logements, en pleine voie révolutionnaire. S’il y a eu recul dans l’opinion à cet égard, la cause en est tout à la fois à l’acharnement avec lequel les factotons de M. Louis Bonaparte ont combattu toute idée d’amélioration, au défaut d’intelligence et d’é-