Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/269

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tion, conséquemment de faire régler son compte et liquider ses droits, et réciproquement la compagnie maîtresse de s’adjoindre toujours de nouveaux membres.

Ces principes généraux suffisent à faire connaître l’esprit et la portée de cette institution, sans précédents comme sans modèles. Ils fournissent la solution de deux problèmes importants de l’économie sociale : celui de la force collective, et celui de la division du travail.

Par la participation aux charges et bénéfices, par l’échelle des salaires et l’élévation successive à tous les grades et emplois, la force collective, produit de la communauté, cesse de profiter à un petit nombre de capacitaires et spéculateurs ; elle devient la propriété de tous les ouvriers. En même temps, par l’éducation encyclopédique, l’obligation de l’apprentissage et la coopération à toutes les parties du travail collectif, la division du travail ne peut plus être pour l’ouvrier une cause de dégradation ; elle est au contraire l’instrument de son éducation et le gage de sa sécurité.

Ajoutons que l’application de ces principes, à une époque de transition, aurait pour conséquence une chose dont tout homme de cœur, tout vrai révolutionnaire doit se féliciter, l’initiative de la classe bourgeoise et sa fusion avec le prolétariat.

Il faut le reconnaître : si la classe travailleuse, par sa force numérique et par la pression irrésistible qu’elle peut exercer sur les décisions d’une assemblée, est parfaitement à même, avec le concours de quelques citoyens éclairés, de réaliser la première partie du programme révolutionnaire, la liquidation sociale et la constitution de la propriété foncière ; elle est encore, par l’insuffisance de ses vues et son inexpérience