Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/335

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Pour l’école vétérinaire et les haras, 3,430,000 fr. Ce qui n’empêche pas que depuis la Révolution l’espèce chevaline ne dégénère en France d’une manière continue, et que nous ne manquions de chevaux. Moquez-vous donc du Jockey-Club, et laissez faire les éleveurs.

Pour les manufactures de Sèvres, des Gobelins, de Beauvais, le Conservatoire, les écoles d’Arts et Métiers, les encouragements au commerce et à l’agriculture, 3,798,086 francs. — Que produisent ces manufactures ? rien, pas même des chefs-d’œuvre. Quel progrès font faire nos écoles à l’industrie ? aucun. On n’y enseigne pas seulement les vrais principes de l’économie des nations. À quoi servent les encouragements au commerce ? à rien évidemment. Le portefeuille de la Banque se désemplit tous les jours !

Pour la pêche maritime, 4,000,000. C’est afin d’encourager la population des matelots. Or, il figure au budget des recettes 4,000,000 de droits perçus sur cette même pêche ; et comme cette seconde somme ne vient pas en compensation de la première, il en résulte que nous payons 8,000,000 de frais extraordinaires pour manger de la marée, sans que nous puissions pour autant soutenir la concurrence de la navigation étrangère ! Ne serait-il pas plus simple de dégréver de 8 millions les impôts et frais de toute nature qui pèsent sur les armateurs, c’est-à-dire de supprimer, en ce qui les regarde, l’action ministérielle ?

Le plus curieux des articles de ce département est celui qui a trait aux associations ouvrières. Ceci n’est point une plaisanterie : depuis 1848, le Gouvernement s’est mis à faire payer patente au socialisme. Pour la surveillance des associations, 77,000 francs.

Eh ! que le Gouvernement les leur donne plutôt ; elles en tireront bon parti, et il aura la peine de moins.