Page:Proudhon - Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle.djvu/6

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et de l’industrie ; qui, par vos constitutions savantes, avez eu raison de l’autel et du trône ; qui avez établi sur des bases indestructibles l’égalité devant la loi, le contrôle législatif, la publicité des comptes de l’État, la subordination du Gouvernement au Pays, la souveraineté de l’Opinion.

C’est vous-mêmes, vous seuls, oui, vous, qui avez posé les principes, jeté les fondements de la Révolution au dix-neuvième siècle.

Rien de ce qui a été tenté sans vous, contre vous, n’a eu vie ;

Rien de ce que vous avez entrepris n’a manqué ;

Rien de ce que vous aurez préparé ne faillira.

Devant la Bourgeoisie le despotisme a courbé la tête : le Soldat heureux, et l’Oint légitime, et le Roi Citoyen, dès qu’ils eurent le malheur de vous déplaire, ont défilé devant vous comme des fantômes. Bourgeois de France, l’initiative du mouvement dans l’Humanité vous appartient. Le prolétaire, novice, vous nomme ses maîtres et ses modèles. Se pourrait-il qu’après avoir fait tant de révolutions, vous fussiez devenus irrémissiblement, sans raison, sans intérêt, sans honneur, contre-révolutionnaires ?

Je connais vos griefs : ils ne datent pas seulement de février.

Un jour, le 31 mai 1793, vous fûtes surpris, supplantés par le peuple sans-culotte. Quatorze