Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/113

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trine, l’orgueil d’un parti, l’espoir secret d’une déchéance en masse du sexe mâle.

Chez la femme artiste, ou faiseuse de romans, l’émancipation arrive par l’imagination et les sens. Elle est séduite par l’idéal et la volupté. La courtisane antique appartenait à cette catégorie : c’était, en son genre, une artiste. La bayadère de l’Inde, l’aimée de l’Egypte, les femmes des maisons à thé au Japon, sont aussi des artistes. Un mot du cœur, une bonne parole, du pain bien souvent ; il n’en faut pas davantage pour les changer. C’est ainsi qu’en usa Jésus avec la Magdeleine. Au demeurant elles sont femmes, plutôt affolées qu’émancipées. C’est pourquoi bien des hommes les préfèrent aux stoïciennes, chez qui la vertu prend le caractère de l’autorité.

L’esprit fort femelle, cette poule qui chante le coq, comme disent les paysans, est intraitable. Le détraquement de l’esprit et du cœur, chez elles, est général. Dans la critique que j’ai faite de Mmes Roland, de Staël, Necker, de Saussure et George Sand, chez lesquelles j’ai signalé, à des degrés divers, la présence de la maladie, j’en ai fait ressortir ainsi les principaux symptômes : « Par cela même qu’une femme, sous prétexte de religion, de philosophie, d’art ou d’amour,