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DANS LES TEMPS MODERNES.

l’idéal. Mais, conséquente avec vous-même, je veux dire fidèle aux ténèbres qui vous assiègent, vous vous empressez de dire que cet idéal n’a rien d’absolu. Sur quoi je vous arrête de nouveau pour vous montrer : 1° que vous ne savez pas de quoi vous parlez, quand vous parlez d’idéal ; 2° que, le connaissiez-vous, vous tombez dans la plus triste des erreurs, quand vous en faites le guide de votre raison et le Dieu de votre cœur.

« Il n’est pas vrai, dites-vous (page 13), que l’idéal soit fatalement voué a l’absolu. »

Et là-dessus vous expliquez comme quoi vous prenez un idéal ad libitum, soit en vous-même, soit dans la nature, sans jamais lui attribuer ni l’infinie bonté, ni la suprême perfection, ni rien qui rappelle l’absolu.

Tout ceci veut dire que pour vous, madame, qui faites profession de cultiver l’idéal, il n’y a pas réellement d’idéal, il n’y a que des objets qui attirent plus ou moins le désir, la concupiscence. L’idéal, pour tout homme qui s’entend avec lui-même, est un mot par lequel on exprime la conformité d’un être avec son type. Il se dit aussi de la faculté de l’esprit, par laquelle, en vue des réalités qui, toutes, comme je l’ai dit plus haut