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DANS LES TEMPS MODERNES.

Ici, vous retrouvez une parenté nombreuse, mais qui vous fait peu d’honneur. En littérature, en poésie, en peinture, dans l’art dramatique, — inutile de citer la danse, — nous en sommes à l’école fantaisiste, dernier mot du romantisme ; et nous voyons ce qu’elle produit. La même chose arrive en morale ; et le résultat est toujours le même : la prostitution. Vous y reconnaissez-vous ? Lisez les feuilletons de M. Th. Gautier, toute cette masse de romans, de drames, de petits vers, etc., qui illustrent notre époque.

Un des effets de cette substitution de la fantaisie à l’idéal, c’est que nous n’avons plus, en France, de théorie de l’art, partant plus d’art. — Des œuvres de débauche, rien de plus. Autrefois, l’art avait pour but de reproduire, soit l’idéal, autant qu’il est donné à l’imagination de s’en emparer d’après les données de l’intelligence ; soit le réel, mais comme antithèse ou expression plus ou moins complète de l’idéal. L’école de Raphaël est le représentant de la première manière ; l’école flamande de la seconde. Ces deux buts divers de l’art sont également légitimes, aussi légitimes que la comédie et la tragédie. Il y a autant d’art à représenter le réel que l’idéal. Les anciens connaissaient cette double théorie,