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DANS LES TEMPS MODERNES.

est tout ; l’individu, rien ; la première absorbe le second. — Pour vous, la société n’est rien ; l’individu seul existe, mâle ou femelle ; la société est un mot qui sert à désigner l’ensemble des rapports des individus entre eux (comme si des individus pouvaient soutenir des rapports, et ne pas créer, ipso facto, un tout concret, une réalité supérieure qui les dépasse !) Les premiers aboutissent au communisme, ce qui est la même chose que le despotisme ; les autres à l’anarchie ou à la fantaisie ; mais comme la fantaisie et l’anarchie sont impraticables de leur nature, force est à ces nominalistes de faire appel à la force ; c’est ainsi que, partant des deux points extrêmes de l’horizon, on arrive à la tyrannie.

Toujours le pêle-mêle, toujours la promiscuité, gouvernée par les jouissances, par l’idéalisme des voluptés, appuyée au besoin de la force.

Y êtes-vous, madame ? Votre maître, M. Enfantin, n’oserait soutenir aujourd’hui le système communiste, contre lequel l’opinion s’est prononcée sans retour. Mais il est évident que, niant la réalité de l’Être social, n’admettant qu’une justice variable et arbitraire, subordonnée à l’idéal, c’est-à-dire à la fantaisie des jouissances,