Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/230

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La servitude concubinaire est plus rude que la servitude conjugale, car les servitudes de la première proviennent de la chair, ce sont servitudes d’amour et de volupté ; tandis que le mariage a pour but, en donnant l’amour, de l’affranchir de ses servitudes charnelles et voluptueuses, et de ne lui imposer que des servitudes de raison, d’honneur et de droit.

L’amour libre est un tyran ; c’est ce tyran que tous les poètes ont chanté, souvenez-vous-en ! Homme, tu ne donneras la liberté à la femme qu’aux dépens de la tienne ; femme, tu n’accorderas de licence à ton amant qu’aux dépens de ton honneur et de ta félicité. Ne confie point tes secrets ni tes affaires à ta maîtresse : elle abusera de ta confidence. Ne lui demande pas de services ; elle s’en prévaudra pour te tyranniner.

Ne donne jamais à une femme libre, ta maîtresse, aucune prise sur toi ; pas d’engagements, pas de promesses, pas de gages. — Tiens-là à distance, garde le large ; agis avec elle, en tout temps, comme si vous deviez être brouillés le lendemain.

Un homme qui se respecte peut poignarder son épouse infidèle. Je n’oserais décider qu’il