Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/143

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nante et partie prenante : au total, son compte de révolution, si j’ose ainsi parler, doit se balancer en sa faveur par une augmentation d’affaires, de bénéfices, de pouvoir, de popularité, de sécurité. Elle est le moniteur du peuple, dans cet enseignement mutuel de la révolution, et la cheville ouvrière du progrès : il ne s’agit pour le gouvernement que de la mettre au pas, en lui donnant l’exemple, puis la laisser faire. De ce côté encore point de résistance à craindre, point de difficulté.

Tout l’embarras provient de la bourgeoisie, dont il s’agit de transformer l’existence, et qu’il faut amener, par la conviction de la nécessité et le soin de ses intérêts, à changer volontairement l’emploi de ses capitaux, si mieux elle n’aime courir le risque de les consommer dans l’improductivité, et par suite d’arriver rapidement à une ruine totale.

Comment cette conversion de la bourgeoisie, plus difficile sans doute à opérer que celle du 5 0/0, a-t-elle été attaquée ? Il n’y fallait que de la justice : on y a mis de l’invective et de la mollesse.

Puisque, suivant les journaux élyséens, qui n’ont pas encore fini d’exploiter ce misérable thème, le coup d’état avait été dirigé uniquement contre les rouges, les socialistes, les partageux, les brigands, les jacques ; qu’ainsi les bénéficiaires du 2 décembre étaient les capitalistes, rentiers, propriétaires, gens à privilèges, monopoleurs, sinécuristes, tout ce qui est BOURGEOIS, enfin, la conséquence était, ce semble, qu’on leur en laissât, le plus longtemps possible, l’illusion. La politique, au moins celle de cour, prescrivait de ménager cette classe rancunière, de