Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/252

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Or, c’est ici que la contradiction ne tarderait pas d’apparaître. Le 2 décembre apprendrait bientôt, par son expérience, ces vérités au-dessus de tout gouvernement : c’est que travail et commerce ont pour synonyme liberté ; que la liberté industrielle est solidaire de la liberté politique ; que toute restriction apportée à celle-ci est une entrave pour celle-là, conséquemment un empêchement au travail et une interdiction de la richesse ; que l’échange, le prêt, le salaire, tous les actes de l’ordre économique, sont des contrats libres qui répugnent à toute condition hiérarchique. Quant au pouvoir central, il verrait, et déjà il ne tient qu’à lui de le voir, que les affaires des particuliers ne prospèrent qu’autant qu’ils ont confiance dans le gouvernement ; que le seul moyen de leur donner cette confiance, c’est de les faire eux-mêmes membres actifs du souverain ; que les exclure du gouvernement, c’est autant que les chasser de leurs industries et propriétés ; et qu’une nation de travail, comme la nôtre, gouvernée sans le contrôle perpétuel de la tribune, de la presse et du club, est une nation en état de faillite, déjà sous la main des garnisaires...

Tous les lieux communs sont épuisés sur la nature démocratique de l’impôt, et le droit qu’a la nation de le fixer librement. Le 2 décembre sait cela comme tout le monde : la constitution du 15 janvier a bien voulu le reconnaître. Pourquoi donc les mêmes représentants qui sont appelés à voter le TOTAL de l’impôt, n’ont-ils pas le droit d’en discuter le détail, et d’y faire telles réductions qu’ils jugent utiles ? La France et son gouvernement, d’après le système de votation suivi pour l’impôt au corps