Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/267

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versaires, depuis les montagnards jusqu’aux dynastiques, et par cette révélation de leur illogisme, les précipiterait les uns après les autres du pouvoir, dont ils se servaient contre lui.

Pas un fait qui n’atteste le progrès du socialisme, qui ne montre en même temps la déroute successive, inévitable de ses adversaires.

Pourquoi, de février à décembre 1848, les républicains de toute nuance sont-ils successivement évincés ? parce qu’ils se tiennent hors du socialisme, qui est la révolution ; parce que hors de la révolution sociale, la république n’a plus de sens, qu’elle semble un juste-milieu, une doctrine, un arbitraire.

Mais pourquoi les républicains , adorateurs de 93, se tiennent-ils en 1848 hors du mouvement ? parce qu’ils aperçoivent dès l’abord que la révolution sociale est la négation de toute hiérarchie, politique et économique ; que ce vide fait horreur à leurs préjugés d’organisation, à leurs habitudes de gouvernement ; et que leur esprit, s’arrêtant à la superficie des choses, ne découvrant pas sous la nudité de la forme le lien intelligible du nouvel ordre social, recule à cet aspect, comme devant un abîme.

Ainsi, même comme négation, comme table rase ou plutôt comme vide, la révolution exerce déjà une puissance sur le milieu ambiant ; elle est une force d’attraction, une finalité, un but, puisqu’en la niant les républicains semblent se renier eux-mêmes et se perdent !

Au 10 décembre, Louis Bonaparte obtient la préférence sur le général Cavaignac, qui cependant