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1792. — 10 août. — La royauté ne pouvant supporter sa condition inférieure, conspire contre la souveraineté nationale. Elle est vaincue : la nation se forme en Convention pour fonder une République.

1793. — 31 mai-2 juin. — Réaction de l’idée d’autorité contre l’idée de liberté. La raison d’État, sous le nom de République une et indivisible, triomphe de la raison du Pays, accusée de fédéralisme. Le peuple appuie l’unité : la nation est remise sous le joug par les Jacobins. Commencement de la terreur.

Ici finit la période de liberté, inaugurée par la convocation des États-généraux.

1794. — 24 février-5 avril. — Élimination des Hébertiste et Dantonistes par la faction de Robespierre. Le pouvoir se concentre de plus en plus.

27-28 juillet (9 thermidor). — Le pouvoir incline à la dictature d’un seul. Révolution de palais, où Robespierre est vaincu par ses collègues du comité de Salut public. D’abord, la population n’ose s’y fier, et le triomphe de la Convention paraît douteux, tant le triumvir avait su éteindre la faculté politique dans les masses. Peu à peu les Parisiens se prononcent ; Robespierre est guillotiné, et le pays, échappé de cette tyrannie, retombe sous celle des thermidoriens.

1795. — 1er avril-20 mai (12 germinal-1er prairial). — Insurrection du peuple de Paris contre les réacteurs de thermidor. Comprimée par l’autorité conventionnelle.

5 octobre (13 vendémiaire). — La désaffection est au comble. Si les élections demeurent libres, les royalistes seront nommés en majorité, et ce sera fait de la République. Une loi, dite du 13 fructidor, ordonne donc que les deux tiers des représentants seront choisis parmi les membres de la Convention. Révolte des sections : écrasée par Bonaparte.

1797. — 4 septembre (18 fructidor). — De nouvelles élections amènent une majorité royaliste. Coup d’état du Directoire, appuyé par l’armée et les jacobins. La constitution est violée, la représentation mutilée, et la République immolée pour la seconde fois par ses défenseurs.