Page:Proudhon - Les Confessions d'un révolutionnaire.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Baze, sans délibération avec l’émeute, sans pactisation quelconque avec elle par la discussion d’une proclamation. »

Le sang bouillonne à Caussidière. Il était nuit. — « Je demande, s’écrie-t-il, qu’une proclamation soit faite aux flambeaux, et qu’un certain nombre de députés se rendent, accompagnés d’un membre de la Commission exécutive, dans le cœur de l’insurrection. » — Les cris : À l’ordre ! vous parlez comme un factieux ! Monsieur le président, suspendez la séance ! accueillent les paroles du Montagnard. Le ministre Duclerc, qui tout à l’heure tombera sous les coups de la réaction, traite lui-même cette proposition d’insensée.

Beaune se joint à Caussidière. Cris plus nombreux : Suspendez la séance !

Sur de nouveaux détails fournis par le général Cavaignac, Lagrange revient à la charge. — De toutes parts : Suspendez la séance !

Enfin le dénouement approche, le mot de l’intrigue est révélé. Pascal Duprat propose que Paris soit déclaré en état de siège, et tous les pouvoirs remis au général Cavaignac.

Je m’oppose à la dictature ! s’écrie Larabit.

Tréveneuc : La garde nationale demande de tous côtés l’état de siège.

Langlois : C’est le vœu de la population.

Bastide : Dépêchez-vous ; dans une heure l’Hôtel-deVille sera pris.

Germain Sarrut : Au nom des souvenirs de 1832, nous protestons contre l’état de siège. (Cris : À l’ordre !)

Quentin Bauchart et d’autres veulent qu’on ajoute à la proposition de Pascal Duprat un article additionnel ainsi conçu : « La Commission exécutive cesse à l’instant ses fonctions. » — C’est une rancune, répond dédaigneusement le ministre Duclerc.