Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/478

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morcelée, à la suzeraineté financière et à la concentration impériale, et qui ne nous paraît susceptible d’amendement que sous la loi d’une démocratie mutuelliste et égalitaire.

Comme rien ne se fait de rien et par rien, la science de l’agriculteur, sur laquelle on a tant écrit de nos jours, se réduit, en dernière analyse, à ces deux préceptes :

a) Rendre chaque année au sol, en quantité et proportion égales, les éléments qu’il a perdus par la récolte de l’année précédente ;

b) Faciliter, par les façons données à la terre et aux plantes, l’absorption végétale de ces éléments.

D’où vient la richesse des forêts vierges, tant admirée des faiseurs de descriptions romantiques ? De ce que, depuis l’origine du globe, la terre qui les porte n’a pas perdu un atome de ses principes, et qu’en outre elle s’est continuellement enrichie de ceux que l’air, le soleil, la pluie et la végétation lui fournissent.

Dans notre système d’exploitation demi-civilisée, c’est juste le contraire qui a lieu. Rien de ce que produit la terre n’y retourne ; tout est enlevé, transporté au sein des villes pour une consommation qui, au point de vue de l’agriculture, peut être considérée à bon droit comme non reproductive. L’absentéisme, si funeste aux populations, altère la constitution du sol lui-même, l’épuise, le dénude. Que peuvent, contre cette exhaustion énergique, les combinaisons de l’assolement et la chimie des engrais ? retarder de quelques années une ruine inévitable, comme les inventions de la cuisine retardent la consomption du débauché.

C’est à cet appauvrissement du sol qu’il nous paraît rationnel d’attribuer le retour périodique des mauvaises récoltes, les maladies des végétaux, et peut-être les épidémies venues à la suite. Quand la nature perd l’équilibre, elle entraîne les populations.

7° Augmentation du prix des loyers, à Paris et dans les chefs-lieux de départements. — Elle est en moyenne, à Paris, depuis 1848, de 50 0/0. Ce sont 60 à 80 millions détournés du commerce et de l’industrie, et que se partagent, chaque année, 12 à 15,000 propriétaires. On a attribué cet