Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/142

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terrassé bien des aristocraties, on ne petit pas en définitive dire qu’elle ait fondé quoi que ce soit.

Le moment est venu où la propriété doit justifier d’elle-même ou disparaître : si j’ai obtenu, il y et vingt ans, quelque succès pour la critique que j’en ai faite, j’espère que le lecteur ne se montrera pas moins favorable aujourd’hui pour cette exégèse.

J’observerai d’abord que si nous voulons aboutir dans notre recherche, il est de toute nécessité que nous quittions la route où nos devanciers se sont perdus, Pour rendre raison de la propriété, ils sont remontés aux origines ; ils ont scruté, analysé les principes ; ils ont invoqué les besoins de la personnalité et les droits du travail, et fait appel à la souveraineté du législateur. C’était se placer sur le terrain de la possession. On a vu au chapitre IV, dans le résumé critique que nous avons fait de toutes les controverses, dans quels paralogismes se sont jetés les auteurs. Le scepticisme seul pouvait être le fruit de leurs efforts ; et le scepticisme est aujourd’hui la seule opinion sérieuse qui existe en matière de propriété. Il faut changer de méthode. Ce n’est ni dans son principe et ses origines, ni dans sa matière qu’il faut chercher la raison de la propriété ; à tous ces égards, la propriété, je le répète, ne peut rien nous offrir de plus que la possession ; c’est dans ses FINS.

Mais comment découvrir la finalité d’une institution dont on déclare inutile d’examiner le principe, l’origine et la matière ? N’est-ce point, de gaîté de cœur,