Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/28

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vous payer sur-le-champ deux millions ? Deux millions, c’est plus que l’actif de la faillite. Donc, c’est la ruine du failli et en même temps la nôtre, si la loi nous oblige à subit- votre prétention. Si vous aviez un intérêt légitime à vous montrer si implacable,. la loi pourrait sans doute être entendue dans le sens de l’alternative que vous nous opposez ; mais à ne considérer que l’équité, que pouvez-vous prétendre ? Des sûretés raisonnables pour le payement de vos, loyers éventuels ? Ces sûretés, nous sommes prêts à vous les donner. Le droit an bail dont le failli a, d’après les arrangements que vous avez pris avec lui, l’entière et pleine disposition, nous le céderons à un tiers qui laissera et même apportera, dans les lieux loués, autant de meubles et de marchandises qu’il en faudra pour mettre votre intérêt à l’abri des périls. que vous pouvez justement craindre.

« Prenons, si vous le voulez, une autre combinaison. Un concordat avantageux nous est proposé ; nous sommes prêts à l’accepter. Le failli, que nous allons. rétablir à la tête de ses affaires, laissera dans les lieux loués tous les meubles et toutes les marchandises qui s’y trouvaient lors de sa faillite ; si même vous l’exigez, il y apportera de nouveaux objets qui donneront a votre gage une étendue qu’il n’a jamais eue, et sur laquelle vous ne pouviez même point compter.

« Nos propositions manquent-elles de justice ? Quel motif honnête vous les petit faire refuser ? Votre gage est-il compromis ? Au lieu de l’amoindrir, nous l’étendons. Or, si aucun péril sérieux ne vous menace, si la