Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/307

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

On sait aussi quelle fut de tout temps l’influence de cette classe de la société sur les consommations générales, sur la classe laborieuse, sur la fortune publique et les mœurs des nations, et sur les gouvernements.

L’enchérissement constant des subsistances, matières premières et produits, quelquefois la disette ;

L’exploitation des travailleurs, le paupérisme systématique, la misère constitutionnelle, effets d’une circulation subversive, de la prélibation capitaliste, et de l’accumulation des valeurs les plus positives en un petit nombre de mains ;

La corruption des mœurs et leur hypocrisie ; La domination de l’État par une caste égoïste et sans principes ;

Finalement des révolutions sans terme, sans efficacité, et par conséquent sans but :

Tels sont les fruits qu’a produits à toutes les époques, dans tous les pays, l’anarchie mercantile, et qu’elle est en train parmi nous de produire encore.

En ce moment, le prix de toutes les valeurs est arrivé à un taux si exorbitant, que la consommation devient impossible, et que la classe productrice, qui devrait, précisément parce qu’elle produit, être la plus riche, classe ouvrière et classe moyenne, s’enfonce de plus en plus dans la misère.

Le producteur ne consomme pas : telle est la formule qu’on peut donner au mal inconnu qui ruine et dévore la société.

Pour que le producteur consomme davantage, il n’y a que deux moyens :

1° Diminuer le prix des produits ;

2° Augmenter le salaire ou revenu.

Occupons-nous d’abord du premier.

Jusqu’à ce jour on n’a demandé la diminution du prix des produits qu’aux salaires des travailleurs, soit en inventant des machines qui les remplacent, soit en diminuant, par la division du travail et autres combinaisons plus ou moins économiques, le prix de la façon, le taux de la main