Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/80

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C’est à ce point de vue que je juge la politique contemporaine.

On croit satisfaire aux nécessités de la situation avec du libre échange, des caisses de retraite, des cités ouvrières, de l’agiotage, de la pisciculture, du jockey-club ! — On se trompe…

On excite la haine des populations contre les vieilles dynasties ; on espère par ce sacrifice sauver les ARISTOCRATIES. Les Romanow, les Habsbourg, les Hohenzollern, les Bourbon, etc., voila ce qu’on offre en pâture à l’hydre.

Mais on travaille à sauver les vieilles noblesses, ci reconstituer les aristocraties.

Or, c’est le contraire que je demande.

L’unité de l’Italie, la reconstitution de la Pologne et de la Hongrie, les annexions, la guerre : fantaisies rétrospectives, désormais dénuées de sens.

Le pape réduit au spirituel ; une restauration catholique ; une seconde édition du concordat : fantaisie rétrospective.

Il faut anéantir la noblesse polonaise, la noblesse hongroise, comme la noblesse russe. Il faut possessionner le paysan, l’ouvrier, le prolétaire, en France, en Italie, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, et partout.

Il faut faire cesser la distinction de bourgeoisie et plèbe, de capitaliste et salarié, d’ouvrier et maître.

Le droit personnel, qui conduit à l’égal échange, qui a fait décréter le suffrage universel, un peu trop tôt peut-être, nous mène là.