Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/89

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Pourvu qu’on ne fasse pas de la propriété un usage prohibé par les lois et les règlements. » Mais on peut faire des lois et des règlements a l’infini, lois et règlements qui, parfaitement motivés par l’abus de propriété, lieront les mains au propriétaire, et réduiront sa souveraineté, égoïste, scandaleuse, coupable, à rien.

Ces considérations a priori contre toute prétention de l’humanité a l’absolutisme, sont la pierre d’achoppement à laquelle se sont brisés tous ceux qui ont entrepris de résoudre le problème de l’origine et du principe de la propriété. Elles ont fourni aux adversaires de l’institution des arguments redoutables, auxquels on n’a répondu que par la. persécution, ou bien, comme M. Laboulaye, par le silence.

Et pourtant, la propriété est un fait universel, sinon en actualité, au moins en tendance ; un fait invincible, incompressible, auquel tôt ou tard le législateur devra donner sa sanction ; qui renaît de ses cendres, comme le phénix, lorsqu’il a été détruit par les révolutions, et que le monde a vu se poser à toutes les époques comme l’antithèse de la caste, la garantie de la liberté, et je dirai presque l’incarnation de la Justice.

Tel est le mystère dont nous allons donner enfin l’explication.