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gnard et un sac de voyage, contenant 6 lbs de poudre ; 15 lbs de balle ; 2 chemises ; 1 casque ; 8 paires de chaussures en peau d’orignal ; une couverte, un collier de porcelaine et une courroie pour attacher les prisonniers. Les esclaves traînaient tout ce bagage. En passant par les villages Iroquois, ils étaient fêtés et accueillis comme des frères. Ils semblaient surtout tirer vanité, de la présence d’un Français au milieu d’eux. Parvenus, aux confins du territoire de leur nation, ils renvoyèrent leurs esclaves et chacun dût se charger de son bagage.

Ils voyagèrent ainsi plusieurs semaines, traversant les forêts et remontant le cours des rivières, en canot d’écorce. Enfin, ils arrivèrent à un endroit où ils bâtirent un petit fort, qui devint leur quartier général. De là, ils se dispersèrent, cherchant quelque victime. Le récit de cette expédition, n’est qu’une série d’assassinats. Ne roder que la nuit comme des bêtes fauves, tomber à l’improviste sur de pauvres malheureux sans défense, tuer cruellement femmes et enfants, se nourrir souvent de leur chair, telle fut en résumé l’occupation de ces bandits en quête de sang. Le résultat de tous ces exploits fut 22 chevelures et 5 prisonniers. On peut juger par les prouesses de cette petite troupe de tout le mal que ces sauvages ont fait aux premiers colons de la Nouvelle France. Cette expédition ne fait pas honneur à Radisson, d’autant plus qu’il l’entreprit de son bon gré. Il fait mal au cœur, de le voir en si mauvaise compagnie. La narration de ce voyage, semble indiquer toutefois, qu’il s’abstint plusieurs fois de prendre part aux méfaits de ses compagnons.

Au retour, il reçut pour sa part de butin, une Huronne, qu’il donna comme esclave à sa mère, 20 peaux de castor et 2 peaux remplies de graisse d’ours, d’orignal et de chevreuil.

À peine s’était-il reposé quelques jours, qu’il partit pour une seconde expédition, dirigée contre certains établissements Hollandais. Ces derniers, dès la première approche des sauvages, abandonnèrent leurs villages. Les Iroquois, firent main basse sur tout ce qu’ils trouvèrent.

Ils disaient souvent que les Français se battaient comme des braves, mais que les Hollan-