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son beau-frère des Groseilliers, pour ne dévoiler à personne, leur précieux secret.

Ils espéraient tous deux, entreprendre l’année suivante, une nouvelle expédition, pour aller recueillir la moisson qui les attendait.

Cependant, les riches fourrures, que les sauvages, qui les avaient accompagnés, venaient d’apporter à Québec, avaient allumé la convoitise du gouverneur et de son entourage. Leur secret transpira, par l’indiscrétion, paraîtrait il, de la sœur de Radisson, épouse de des Groseilliers.

La rumeur en parvint jusqu’aux oreilles du gouverneur, qui fit mander Radisson. Il lui proposa, de lui donner pour compagnons de voyage, deux de ses serviteurs, avec l’entente que les profits de la traite, seraient partagés par moitié.

Radisson, ne se souciait guère, d’avoir des associés. Il n’était pas d’humeur, à céder une aussi large part des bénéfices, qui lui coûtaient déjà tant de fatigues. Il repoussa donc ces offres.

Il sentait bien cependant que le gouverneur, pour s’en venger, pouvait le gêner dans ses entreprises. Il était en effet, le dispensateur des licences de traite. Aucun voyageur, ne pouvait s’éloigner de la colonie, sans s’être muni de son autorisation.

Le gouverneur en profita. Afin de le contraindre, à prêter une oreille plus attentive à ses propositions, il lui fit défense d’entreprendre aucun voyage.

Pour le fléchir, Radisson fit intervenir les Révérends Pères Jésuites. Ils firent une tentative en sa faveur. Le gouverneur refusa de lâcher sa proie.

Il est bon de noter ici, le beau témoignage que notre découvreur, rend au zèle de ces saints missionnaires. Il vient d’un homme, qui avait été témoin de leur dévoûment et qui les avait vus à l’œuvre dans leurs lointaines missions.

« Leur seul désir, dit-il, est l’agrandissement du royaume de Dieu. Ils font preuve d’une charité vraiment admirable, envers tous ceux qui travaillent et qui, par leur conduite honnête, se montrent dignes d’être aidés. Ceci est la pure vérité. C’est la réponse que je fais, à tous ceux, qui voudraient jamais préten-