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traire, il lui déclara, qu’il ne pouvait rien espérer, tant que sa femme ne viendrait pas demeurer en France. C’était la condition sine qua non de tout avancement.

Colbert avait raison et connaissait bien son homme. Radisson avoue lui même, en toutes lettres, à plusieurs endroits de ses mémoires, que depuis son mariage, les liens de famille étaient plus forts chez lui, que ceux de la patrie et que dans ses affections, il donnait la préférence à l’Angleterre.

Radisson, passa en Angleterre, pour constater encore une fois de plus, les dispositions de sa femme. Son beau-père le mit tellement dans ses intérêts, que Radisson écrivit pour lui, en France, au sujet d’une réclamation qu’il prétendait avoir pour la prise de Québec, en 1629.

Sir John Kertk, était le frère de Louis, Thomas et David Kertk et associé avec eux dans le commerce. Il réclamait pour la société « Kertk » £34,000, comme indemnité de guerre.

Radisson fit des offres de service à la Cie de la Baie d’Hudson, qui les refusa. Le 12 Août 1679, il se trouvait à Brest.

Après bien des correspondances et des entrevues avec Colbert, ce dernier lui donna des lettres d’introduction auprès de l’Intendant de la colonie M. de La Chesnaie. L’Intendant l’informa qu’il n’y avait pour lui, qu’un seul moyen de gagner les bonnes grâces du grand ministre ; c’était de tenter sérieusement un dernier effort, pour amener sa femme en France et d’établir ensuite un poste dans la Baie d’Hudson, pour le compte de la colonie. Radisson promit de ne rien négliger pour réussir. À peine, était-il arrivé à Londres qu’il se rendit auprès du Prince Rupert, pour le prier d’intercéder pour lui, auprès de Cie. Il eut l’humiliation, de se voir encore cette fois-là, éconduit dédaigneusement. Bien entendu, sa femme, ne traversa pas en France. Colbert parait avoir soupçonné le jeu double et déloyal de Radisson, car avant son départ pour Québec, il lui recommanda d’être sur ses gardes et de ne pas se laisser séduire par les promesses des Anglais.

Il arriva à Québec, le 25 Juillet 1681.