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ils se mouraient de froid et de faim. Ils se trouvèrent fort heureux, d’être pris.

Ils racontèrent à des Groseilliers et à Radisson que le bateau de la Cie., avait été emporté par les glaces, que quatre hommes s’étaient noyés à bord, qu’il ne restait plus que 18 employés au gouverneur et que les provisions faisaient défaut.

Touché de pitié, Radisson, envoya à Bridgar 100 perdrix et de la poudre, pour l’aider à passer l’hiver. Pendant ce temps là, le jeune Gillam devenait de plus en plus arrogant.

Un jour, il manifesta le désir, de visiter les établissements Français. Radisson l’amena avec lui. Il le garda pendant un mois et le traita comme son hôte. Gillam put constater que les Français faisaient une traite prodigieuse et il en devint jaloux. Il lui annonça qu’au printemps, il ne continuerait pas, à se tenir ainsi enfermé dans son fort, mais qu’il irait lui aussi, visiter les sauvages.

Radisson l’attendait là. Une discussion assez orageuse s’en suivit, pendant laquelle Gillam finit par dire, qu’il allait retourner à son fort et que Radisson n’oserait pas rendu là, lui tenir un tel langage.

Sur ce, Radisson lui déclara que de ce moment, il devait se considérer comme son prisonnier.

Il apprit à Gillam le triste état de l’établissement de la Cie., et lui annonça, qu’il allait s’emparer de son fort.

Radisson partit avec huit hommes. Gillam et l’un des matelots de Bridgar ayant manifesté le désir de les suivre, pour être témoins de ce qui allait se passer, il le leur permit.

Arrivé à une demie-lieue de l’île, il envoya deux de ses hommes en avant, tandis qu’avec les cinq autres, il s’approchait du fort, par un autre côté de l’île. Les deux hommes se rendirent, droit au fort, et informèrent les matelots que leur Capitaine s’en venait avec Radisson, mais que tous deux étaient très fatigués, et que leur Capitaine les faisait mander de venir à sa rencontre, avec une bouteille de brandy et quelques provisions.

Les matelots les crurent sur parole et se mirent im-