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Radisson, qui venait souvent visiter ce fort, désormais sous sa dépendance, le trouva ivre et exaspéré de sa déconfiture. Pour en finir avec lui, il l’amena rejoindre Gillam, au poste Français.

Les serviteurs de Bridgar, comme ceux de Gillam, le supplièrent de les prendre sous sa protection. Tous se plaignaient des mauvais traitements de leurs maîtres.

De fait, ni Bridgar ni Gillam ne pouvait nourrir les hommes à leur service. Ils seraient morts de faim plus d’une fois, sans l’assistance de Radisson ; tandis que les Français, qui étaient excellents chasseurs, vivaient dans l’abondance.

L’établissement de des Groseilliers et de Radisson sur la rivière Hayes, devint donc le rendez-vous des officiers et d’un bon nombre de matelots Anglais. Les sauvages, qui avaient de l’aversion pour ces derniers, se montrèrent fort mécontents de ce voisinage. Ils ne pouvaient comprendre, comment les Français ne profitaient pas de leur avantage, pour égorger tous les Anglais. Radisson dût les faire escorter, quand ils sortaient, de crainte que les sauvages ne leur fissent un mauvais parti. C’est ainsi que les Anglais, quoique de beaucoup les plus nombreux, étaient nourris et protégés par les Français et se trouvaient entièrement en leur puissance.

Pendant cet hiver là, (1682-1683) trois hommes, du côté des Français, avaient dirigé toutes les opérations dans la Baie.

Le Capitaine Médard Chouart des Groseilliers, étant le plus âgé était demeuré au poste, sur la rivière Hayes, à faire la traite ; Radisson avait tenu les Anglais en échec, les avait empêchés d’avoir des rapports avec les sauvages et avait fini par s’emparer de leurs établissements, tandis que J. Bte. des Groseilliers, fils du premier, avait fait les courses à l’intérieur, visitant partout les sauvages et les dirigeant au poste Français. Ces trois hommes, tous trois parents, se complétaient.

Le 22 ou 23 Avril 1683, la glace sur la rivière Hayes commença à se briser. Les deux navires Français furent grandement avariés.

Craignant que le même sort, ne fut réservé au vais-