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étalage des récompenses qui les attendaient de la part des Anglais.

Le jeune des Groseilliers, était un homme d’honneur, auquel il répugnait de passer ainsi à l’ennemi. Il se montra indigné et refusa de trahir ainsi sa patrie.

Pour le convaincre, Radisson fut obligé de lui rappeler, qu’il n’était pas en état de lui résister. L’argument du plus fort, étant toujours le meilleur, des Groseilliers céda.

Il remit le commandement à son oncle. Il ne demanda rien pour lui-même, mais insista pour que la Cie. lui donna suffisamment, pour prendre soin de sa mère. Les sept autres Français suivirent l’exemple de leur chef. Radisson eut toutes les difficultés possibles pour réconcilier les sauvages avec les Anglais. Pour y parvenir, il leur dit que les Français étaient de pauvres marins, qu’ils n’avaient pas assez de navires, pour venir souvent traiter avec eux, qu’en un mot, leur intérêt était de faire comme lui et de s’attacher à la Cie.

Des Groseilliers remit 20,000 peaux de castor à Radisson. Ce fut un profit net pour la Cie.

Voici maintenant ce qui s’était passé, dans la Baie, depuis le départ de Radisson, tel que rapporté par le jeune des Groseilliers. Quelques jours après le départ des deux bateaux, les Français entendirent des coups de canon, du côté de la rivière Nelson.

Ils ne tardèrent pas à découvrir l’arrivée de navires Anglais. Ils résolurent de ne pas les inquiéter.

Sur ces entrefaites, un parti de quatorze sauvages, arriva au fort des Groseilliers. Ils dirent aux Français qu’ils venaient de la rivière Severn, pour traiter avec eux. Ils se préparaient à entrer dans le fort, lorsque le chef se précipitant sur des Groseilliers, le frappa d’un coup de poignard.

Des Groseilliers pût heureusement, parer le coup et se mettre en défense. Les autres effrayés et voyant les Français accourir au secours de leur commandant, déposèrent leurs armes.

Ils déclarèrent que les Anglais de la Baie James, avaient promis à leur chef, un baril de poudre et d’autres présents, s’il assassinait tous les Français. Les